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que qui règne sur les rives du Grand Océan constitue, malgré la transformation que subit de nos jours l’idée de guerre, une cause de conflit. Cette conclusion s’impose plus spécialement quand nous regardons du côté des jaunes. Si, au contraire, nous nous tournons vers les blancs, le rejet de l’exclusivité de la cause économique des guerres nous amène à penser qu’il peut effectivement y avoir des causes de guerre d’ordre tout différent.

Nous avons exposé le besoin d’unité morale dont font preuve aujourd’hui les Américains. Nous ajoutons qu’un autre malaise se manifeste parmi la jeunesse américaine, que M. Charles Vibbert, directeur de l’« American University Union » de Paris, expliquait dans une conférence faite à Paris, le 30 janvier 1928, de la manière suivante : « Malheureusement, l’indépendance intellectuelle du jeune Américain n’égale pas son indépendance morale et économique. Manquant de sens critique et d’une sévère discipline d’esprit, se rendant compte de la médiocrité de son bagage intellectuel, il reste timide, un peu égaré dans le domaine des idées ».

Il semble bien, en effet, que la jeunesse américaine traverse une crise intellectuelle, morale et peut-être religieuse. Aux États-Unis, où, en 1920, sur 118 millions d’Américains, 65 n’étaient inscrits à aucune Église, toutes les reli-