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ques — la guerre avant tous les autres — sont et ont toujours été les circonstances économiques ; d’où la théorie du « matérialisme historique » qui prétend tout expliquer par là. Cette théorie essentiellement anglo-saxonne, même en France n’est pas neuve.

Dans la magistrale introduction qu’a écrite M. Henri Moysset à La Guerre et la Paix de Proudhon, on lit : « Les lois de l’économie politique sont les lois de l’histoire, avait affirmé Proudhon en 1843… » Ce n’est pas ici le lieu de discuter la théorie de l’interprétation économique de l’histoire, ni de décider si en cette matière Proudhon est le précurseur de Marx ou si Marx est son plagiaire. Il s’agit de savoir si la guerre est réductible à une seule cause, si la notion d’équilibre européen est une « expression éminemment économique » et si la paix peut résulter de l’équilibre social et matériel des forces productives. Le livre IV de La Guerre et la Paix, qui fait l’objet de cette démonstration, ne résiste pas à l’examen.

« L’histoire lue exactement à rebours du sens où « l’interroge » Proudhon, en partant, par exemple, de la cause « psychologique » considérée comme cause unique des guerres, conduirait à des conclusions non moins spécieuses, mais aussi fortes. Elle démontre, en tout cas, que la cause « économique » est la