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tenant plus la guerre comme un fait aveugle et fatal, mais comme un phénomène humain, qu’on parviendra à l’éliminer par la volonté, ainsi que l’ont été la vendetta et le jugement de Dieu. En tout cas, cette transformation de l’idée de guerre, qui se fait jour de notre temps, n’est pas à dédaigner, au contraire, et donne de l’espoir ; mais, en dépit du nouvel effort de pacification générale que représente l’institution de Genève, les leçons de l’Histoire restent toujours valables et applicables.

Or, l’Histoire nous enseigne sous des formes diverses qu’un équilibre démographique rompu tend à se recréer coûte que coûte, soit par les migrations pacifiques, soit par les invasions violentes. Fait constant et qui pose maints problèmes qui n’entrent d’ailleurs pas dans le cadre de notre étude. Nous n’avons ici qu’à en retenir l’inflexibilité même et la gravité.

Mais, avant de faire l’application de cette constante au cas spécial du Pacifique, il nous faut examiner une opinion que l’Histoire dément et qui tend pourtant à se répandre de plus en plus, à savoir que les causes de la guerre se réduisent à une seule, la cause économique. On est de plus en plus persuadé que les uniques facteurs des événements histori-