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peut-être est-ce grâce à ces contradictions de principe que la Société dure et ne voit pas se dresser contre elle l’orgueil et l’égoïsme des États…

Un long temps devra sans doute s’écouler avant que la Société des Nations ait le pouvoir de reporter sur le terrain juridique la solution des conflits entre États sociétaires et de contraindre par la force, en dernier ressort, celui d’entre eux qui essaierait de se dérober à sa juridiction. N’est-ce pas là, d’ailleurs, demander une nouvelle conscience aux nations ? N’est-ce pas exiger d’elles l’abandon d’un droit qui leur a été universellement reconnu de confier leurs prétentions au sort des armes et de résoudre par la force les difficultés, les problèmes qu’elles n’ont pu résoudre par les voies pacifiques, pour s’en remettre à une juridiction qui émane de leur union, il est vrai, mais qui diminue le droit de chacune d’elles de ce qu’elle abandonne à celui des autres réunis ? Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître que pareils changements ne sont pas à la veille d’être réalisés. Sont-ils seulement réalisables ? « Jamais, il faut qu’on le sache, a écrit M. Sylvain Lévi à son retour d’Extrême-Orient, la terre n’a porté plus de haine qu’au temps de la Société des Nations. »

Toutefois, c’est en cherchant la liberté qu’on la crée, a dit quelqu’un ; c’est peut-être en ne