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rope aura besoin de paix et aura raison de redouter des conflagrations générales. Mais elle n’est pas encore l’institution destinée à assurer l’avènement du royaume de Dieu sur la terre ou l’éternelle fraternité des États. Comme la Sainte-Alliance, elle pourra s’affaiblir et s’épuiser, si le danger de guerres générales diminue et si des guerres isolées redeviennent en même temps nécessaires et possibles pour résoudre des questions insolubles autrement »[1].

Et l’éminent historien fait justement remarquer que, si la Société des Nations avait existé à l’époque où se fonda l’unité italienne, cette unité n’aurait pu être réalisée, car chacun des États dont se composait l’Italie aurait eu recours à la protection de l’institution pour conserver son indépendance absolue.

Au reste, il n’est que trop certain que la Société des Nations prête à l’équivoque, tant juridiquement que politiquement. Tandis que les nations qui la composent acceptent les obligations sociales auxquelles elles sont astreintes, ces mêmes nations entendent maintenir intacte leur souveraineté nationale. D’autre part, elles manquent des moyens indispensables à l’exercice de leur puissance collective. Mais peut-être est-il bon qu’il en soit ainsi,

  1. Guglielmo Ferrero, op. cit., p. 126.