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elle ne le poursuit pas exclusivement, elle y tend nécessairement, ne serait-ce que pour permettre au vainqueur de savourer le fruit de la victoire. Comment pourrait-il jouir de son butin autrement que dans la paix, si courte fût-elle ? C’est pourquoi nous croyons pouvoir dire que la guerre n’a jamais été faite que pour conquérir la paix. Paix souvent précaire il est vrai et qu’aucun effort réel ne tendait à prolonger, mais qu’au contraire, l’espoir d’une meilleure poussait les hommes à rompre de nouveau.

Ainsi les hommes ont toujours désiré la paix et se sont toujours fait la guerre, paradoxe que certains déclarent éternel et fatal et que d’autres, par contre, prétendent supprimer. D’après ces derniers, la guerre est voulue ou éliminable par la volonté humaine. D’où les ententes ou les institutions qui, à certaines époques, après les grandes périodes de lutte, se sont donné pour mission de rendre impossible le renouvellement des conflits entre les peuples ; d’où, de nos jours, la Société des Nations dont nous ne voulons pas décourager les adeptes convaincus, mais dont il faut bien dire qu’elle est encore loin de posséder le prestige et l’autorité indispensables au succès de ce qu’elle entreprend. Selon Ferrero, « la Société des Nations s’imposera à tous les États et rendra les plus grands services, tant que l’Eu-