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pouvoir dresser Anglais et Américains les uns contre les autres, que de s’attendre à voir les Chinois prendre parti contre les Japonais dans un conflit du Pacifique.

On a dit non sans raison qu’après la guerre sino-japonaise de 1894-95, les Japonais victorieux n’étaient plus, pour les Chinois, un peuple complètement des leurs ; ils faisaient partie des puissances qui se ruaient à l’asservissement de la Chine. À chaque nouvel incident entre eux, ce même sentiment domine chez les Chinois, mais combien passager ! Et puis n’oublions pas que les fautes des blancs à l’égard des jaunes rapprochent ces derniers, surtout quand elles sont commises à l’égard du Japon, la puissance active de l’Extrême-Orient, à cause de son plus grand rayonnement. Rappelons-nous, d’autre part, la signification qu’emportent avec soi des manifestations comme les conférences panasiatiques, malgré leur peu d’effet immédiat. Nous ne sommes pas seul à le souligner. Certains vont même plus loin et déclarent que l’unité asiatique existe dès maintenant et qu’elle a seulement besoin d’un chef. À notre avis, ceux-là vont trop vite. Cette prétendue unité asiatique est encore loin d’être formée. Quant à l’unité des jaunes qui ne serait qu’un compartiment de la première, elle ne s’indique que dans la mesure où nous l’avons dit.