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qui approchent de 300.000 et enfin celle des capitaux investis en Chine, depuis dix ans surtout, qui peuvent atteindre 3 milliards de yens (le yen vaut actuellement 2 fr. 583 or).

Or, il est à noter que des moyens s’offrent au Japon de témoigner à peu de frais de l’amitié à son voisin chinois, qui ne s’offrent pas de la même manière aux autres puissances. Au moment où les traités dits « inégaux » par les Chinois sont mis en question, le Japon, grâce à ses affinités ethniques avec ces derniers, à l’emploi de la même écriture qu’eux, pourrait par exemple abandonner du jour au lendemain son privilège d’exterritorialité juridictionnelle, sans que ses nationaux eussent beaucoup à en souffrir. Le Japon a prouvé à diverses reprises qu’il ne laisserait pas compromettre ses intérêts en Mandchourie et au Chantoung et ce qu’il y appelle ses « droits acquis » ; mais, ceux-ci une fois sauvegardés, il saurait certainement sacrifier sa situation de puissance privilégiée, dans le reste de la Chine, à des avantages économiques.

Un tel état d’esprit laisse à sa diplomatie la souplesse nécessaire à la reprise de relations de bon voisinage avec la Chine, après chaque querelle.

Ce serait donc s’exposer à une déception analogue à celle qu’ont éprouvée, à la Conférence de Washington, ceux qui pensaient