Page:Duboscq - Le Pacifique et la rencontre des races, 1929.pdf/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

races en est selon nous une des principales causes, et si l’un des principaux buts en est de trouver de la place à une population jaune toujours croissante, la conquête des matières premières que recèle la Chine en même temps que celle du marché chinois pour l’écoulement de produits manufacturés, n’en sont ni une moindre cause ni un moindre but. De sorte que le Japon peut mener à la fois une politique de rapprochement avec la Chine et une politique de conquête économique, la première contre-balançant la seconde.

Peut-être y a-t-il là de quoi dérouter notre raison d’Aryens, mais celle des jaunes ne s’embarrasse pas de contradictions qui nous paraissent inconcevables. Notre logique, nos déductions rigoureuses, notre besoin de précision, rien de tout cela ne s’impose à leur esprit ondoyant et ennemi de l’absolu avec la même inflexibilité qu’au nôtre. Japonais et Chinois partisans d’une politique d’entente ne concluent pas, comme nous le ferions, d’une querelle même violente, d’un incident militaire même très grave, comme il y en a eu, comme il peut y en avoir encore, à la ruine ou seulement à l’affranchissement de cette politique[1].

  1. À ce propos nous dirons quelques mots de ce que les Chinois appellent « la face ». Pour beaucoup d’étrangers, « la face » est simplement la manifestation d’un