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CHAPITRE PREMIER

L’Ère du Pacifique

Lorsque le Doge, à bord du Bucentaure tendu de pourpre et d’or, s’avançait jusqu’à l’entrée de la lagune et jetait son anneau dans les flots en prononçant ces paroles : « Nous t’épousons, ô mer, en signe de véritable et perpétuelle domination », il n’exprimait pas seulement l’orgueil immense de la République, mais ce sentiment juste et profondément ressenti par elle que sa puissance sur mer était la suprême garantie de la conservation de ses richesses et de la durée de sa prospérité.

Dominer la mer, se garder la mer libre, Venise avait su comprendre l’avantage incomparable de cette politique qui devait plus tard peser sur le destin de peuples engagés dans la plus grande guerre de tous les temps, puis, la paix revenue, poser devant eux un problème très grave. L’humanité s’est aperçue, depuis la guerre de 1914, qu’elle avait besoin de la