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revanche du monde jaune sur le monde blanc ? »[1].

Paroles à méditer et qui témoignent hautement. Le monde jaune et le monde blanc : deux mondes qui, dans l’esprit de ce Chinois, s’opposent. Paroles d’autant plus impressionnantes qu’elles sont dites sans passion. On y sent, outre une sincérité inquiétante, le bon sens inné des Chinois qui ne s’abandonnent pas, les yeux fermés, aux systèmes européens ; car, pour eux comme pour d’autres Asiatiques, la Société des Nations est un organisme avant tout européen, sinon un instrument de domination européenne. En tout cas, le scepticisme quant à l’efficacité de son action est grand. Les Japonais, les premiers, malgré le rôle personnel très brillant que l’on a vu y jouer leur délégué, la regardent généralement d’autant plus comme une institution idéaliste, sans vertu pratique, qu’elle ne traite aucun des problèmes qui les touchent de plus près, c’est-à-dire ceux qui se posent entre eux et la Chine, les États-Unis ou l’Union soviétique[2].

  1. On pourrait multiplier les citations du même genre.
  2. Un Japonais, le vicomte Soga, membre de la Chambre des Pairs, disait en 1928 « Le Japon joue un rôle de premier plan à la Société des Nations, un rôle qu’il prend très au sérieux, avec une croyance absolue dans l’œuvre de paix et de conciliation poursuivie par l’institution de Genève. Mais en même temps le Japon pra-