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notre esprit. C’est la nécessité que nous venons de rappeler qui pousse les Chinois à reprendre ostensiblement avec les Japonais, après chaque incident, non seulement les relations commerciales interrompues dans un accès de mauvaise humeur, mais des relations politiques cordiales que s’efforcent d’entretenir, par leur action personnelle, les diplomates japonais accrédités en Chine. Des voix s’élèvent alors parmi les Chinois qui disent comme un haut fonctionnaire de Pékin, il y a quelques années : « Sans doute la masse chinoise est-elle réfractaire à toute emprise japonaise. Le souvenir est toujours aussi cuisant pour elle de l’ultimatum du 7 mai 1915 ; mais il faut compter avec les nécessités financières auxquelles nous sommes en proie et aussi avec ce grand guérisseur de tous les maux : le temps… On nous dit bien que le vent est à la démocratie et au désarmement universel. On nous dit bien encore qu’un organisme nouveau est sorti de la Conférence de la Paix, la Ligue des Nations, et qu’il peut être le régulateur de la vie future des peuples ! Mais n’est-ce pas trop risquer que de s’abandonner aveuglément à de telles espérances ? La preuve de la valeur la Ligue des Nations est encore à faire… Dans ces conditions, est-il si chimérique de prévoir une alliance du Japon et de la Chine, le premier armant la seconde pour assurer une