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aux haines d’intérêts et à celles qui naissent de la politique, la guerre de 1914 montre jusqu’où elles peuvent aller.

Tant de principes de discordes entre gens venus des quatre coins du monde peupler le territoire nord-américain, obligent les États-Unis à résoudre chez eux le problème des races, sous peine de troubles graves un jour ou l’autre. Mais la politique des races à l’intérieur d’un État n’est pas aisée ; elle risque d’ajouter une cause de discorde de plus à celles qu’elles voudrait écarter, si elle n’est pas conduite avec le plus grand tact. Aux États-Unis, nous la voyons vexer les Européens, mettre en méfiance les Américains du Sud, humilier les Asiatiques ; et si les sentiments ainsi créés sont peu gênants pour la race dominante en temps ordinaire, ils le deviennent tous les quatre ans, aux élections. On l’a vu l’an dernier. Il est vrai que les immigrés manquent trop eux-mêmes d’unité pour battre l’influence de la « grande race », et que d’autre part des contingents nouveaux de Britanniques maintiennent la force numérique de celle-ci. La crise industrielle qui a suivi, en Angleterre, la fin de la guerre a accru l’émigration aux États-Unis.

Les moyens employés jusqu’ici par les Américains pour résoudre le problème racial ne sont pas faits pour leur attirer des sympa-