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priver entièrement[1]. Or, dans le creuset, le point de fusion n’est pas le même pour ces différentes races. Tantôt l’assimilation se produit dès la première génération ; tantôt elle ne se fait qu’à la deuxième ou à la troisième. Et encore faut-il qu’elle soit complète, qu’elle ne soit pas seulement de surface, que l’américanisme qui en résulte chez l’immigré ne soit pas une simple juxtaposition. Il faut, aux yeux des Américains, que l’assimilé adopte vraiment les principes moraux, sociaux, politiques des Anglo-Saxons.

Ce qui crée les désaccords et quelquefois les haines entre les races, ce sont tout d’abord les dissemblances de constitution mentale. Des hommes qui sentent différemment, qui sont impressionnés diversement par les mêmes événements, ne peuvent que difficilement se comprendre. Puis viennent les différences de religion et d’intérêts et enfin les divergences dans les conceptions politiques.

Les haines religieuses, sans être moins vives, ne se traduisent plus à notre époque d’une manière aussi éclatante qu’autrefois. Quant

  1. On voudrait, dans certains milieux des États-Unis, supprimer l’immigration « méditerranéenne » et n’accueillir que l’immigration nordique ».