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sion dans ce terme ! — les États-Unis devenaient une mosaïque, risquaient de n’être plus une nation. Ce n’est pas dans cet esprit qu’on avait admis tous ces immigrants, il y avait tromperie ! Non que la sécession, le plus souvent sentimentale tout au plus, fût fâcheuse ou mît en péril la sûreté de l’État. N’était-il pas assez grave déjà que des Américains ne sentissent pas en Américains et votassent en se plaçant d’un point de vue étranger ? Les Italo-Américains dans la controverse de Fiume, les Germano-Américains dans la campagne présidentielle de La Follette sont restés d’abord des Italiens et des Allemands. La société autochtone — dans la mesure où ce mot signifie quelque chose en Amérique — supporte ces dissidences avec une impatience croissante[1].

Il s’agit donc pour les Américains d’activer le fonctionnement du creuset. Au préalable, les jaunes sont purement et simplement exclus. Restent les Britanniques, les Scandinaves, les Germaniques, les Slaves, les Latins dont le nombre autorisé à s’installer annuellement aux États-Unis a été réduit de plus de moitié par la loi de 1924, mais qui rendent des services dont on ne veut cependant pas se

  1. André Siegfried, op. cit., pp. 10 et suiv. — On trouve, dans un article du Stuttgarter Neues Tagblatt du 6 avril 1928, sur les lois américaines d’immigration qui inquiètent particulièrement l’Allemagne, les mêmes remarques sur l’étonnement causé aux « yankees » par l’élan patriotique qui poussa pendant la guerre les « nouveaux Américains » d’origine française et allemande à retourner dans leurs pays respectifs pour les défendre.