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unité morale peut être fondée aux États-Unis, sur l’hégémonie de la race anglo-saxonne.

L’avenir seul répondra, mais l’on peut, quant à présent, voir l’orientation et le rythme du mouvement d’unification.

Tout d’abord on doit reconnaître que la recherche de l’unité raciale se conçoit, quelle que soit la diversité des États de l’Union, car pour sept ou huit qui comptent moins de 50 % d’Américains de race blanche nés aux États-Unis de parents américains, tous les autres comptent de 50 à 90 %. Du reste, cette recherche a déjà commencé. La guerre de 1914 l’a provoquée. Jusque-là, ou presque, le fameux creuset américain avait paru fonctionner assez rapidement pour fondre tous les éléments d’immigration qui affluaient.

Vers 1910, écrit M. Siegfried, en pleine marée slavo-latine, des doutes commençaient à se manifester quant à la vertu du creuset, mais immédiate et décisive fut l’impression produite par la guerre comme une révélation soudaine, le manque d’unité de la nation apparut aux Américains conscients… Ainsi des centaines de milliers, des millions d’étrangers, qu’on se flattait de croire américanisés, ne l’étaient pas. Qu’ils eussent, dans leur stage d’accoutumance, conservé temporairement certains traits pittoresques de leurs pays d’origine, à la rigueur ! Mais qu’en présence de la guerre européenne leur réaction fût allemande, autrichienne, hongroise, serbe ou française et non américaine, voilà qui décelait quelque chose de malsain. Avec de pareils citoyens, — quelle déri-