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celle-ci une compensation qui nous le fait oublier. Cette substitution nous semble d’ailleurs fatale ; mais en outre, si le type de société qu’ont créé les États-Unis paraît, non sans raison, à M. Romier, pouvoir compromettre sa propre durée par l’influence qu’il exerce sur les mœurs (amoindrissement de la famille en tant que cellule sociale, goût effréné du luxe), par contre le néo-nationalisme américain assure son propre avenir en s’appuyant sur la réalité suivante le splendide isolement que prétendraient conserver à leur tour les États-Unis ne serait à notre époque qu’un rêve ; il faut à leur production intensive des débouchés, dussent-ils se les ouvrir par la force, ou bien la limitation systématique avec toutes ses redoutables conséquences.

Certes, nous pensons avec M. Romier que soumettre à une même pratique du nationalisme les intérêts du Texas et ceux de l’Illinois, ceux de New-York et ceux de San Diego, ceux de Boston et ceux de la Nouvelle-Orléans n’est guère possible et que « les États-Unis sont trop divers pour l’étroitesse et les rigueurs de la discipline nationaliste » ; des intérêts trop dissemblables sont en jeu ; aussi les États-Unis remédient-ils à cet inconvénient par un programme qui ne touche pas à ces intérêts. Toute la question est de savoir si ce programme est réalisable, autrement dit si une