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de départ que nous nous permettons de contester.

D’abord l’unité politique, l’imprescriptible unité proclamée par Lincoln, l’Union, n’est pas l’unité morale qu’ils recherchent, et si celle-ci n’a pu sortir des luttes trop courtes qu’exigea la formation de la première, ce n’est pas une raison pour trouver paradoxal qu’ils en éprouvent aujourd’hui le besoin.

Ensuite, si l’on admet avec nous que ce n’est pas un simple « langage nationaliste » que parlent les États-Unis, mais que c’est d’un principe d’unité fondé sur l’hégémonie de la race anglo-saxonne qu’ils poursuivent la recherche, leur programme ne paraît pas si « déraisonnable ».

Sans doute, cette recherche procède de l’esprit nationaliste, mais de même que le principe des races, avons-nous dit au début de ce livre, n’exclut pas le principe des nationalités mais s’y juxtapose ou l’englobe, de même le nationalisme des Américains englobe le sentiment étroit, sommaire, exclusif parfois jusqu’au fanatisme qu’on désigne de ce nom.

On comprend en tout cas que l’hégémonie paraisse à la race dominante correspondre à une « réalité » et à une « nécessité ».

Quant au danger de voir « substituer au cadre économique de la société américaine un cadre politique », nous y voyons pour