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En somme l’émigration japonaise a trouvé son chemin vers l’Amérique du Sud. Pour le moment, vu la situation troublée du Mexique, elle va surtout au Brésil et au Pérou, mais en vingt ans, le commerce japonais avec les trois pays a centuplé d’importance. Il n’en est pas de même au Chili. La crainte de l’immigration japonaise y est plus accentuée encore qu’au Brésil.

Plus un pays sud-américain est de race blanche, poursuit M. Muret, plus il s’afflige de cette invasion. Placé entre un danger nord-américain et le « péril jaune », il en arrive alors le plus naturellement du monde à préférer encore le secours onéreux des États-Unis à l’invasion des Japonais. C’est au Chili, le pays le plus « blanc » du Sud-Amérique, que l’immigration japonaise suscite les pires craintes[1].

La défense des blancs a pris aux États-Unis la forme d’une lutte pour l’intégrité physique de la race. Depuis la guerre surtout, la

  1. Il ne faut pas s’imaginer que la question de l’émigration japonaise puisse être réglée par le Mexique et certains pays de l’Amérique du Sud, dans l’état actuel des choses. Même au Brésil, où les Japonais vont le plus volontiers, ce n’est que lentement que l’émigration japonaise par familles, la seule qui vaille, peut s’organiser dans des conditions indispensables d’hygiène et de confort relatif. Au reste, les environs de Sao-Paulo sont déjà encombrés et c’est vers les régions de l’Amazone que devront dorénavant se diriger les émigrés japonais.