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la Californie n’a pas voulu s’exposer. En tout cas nous voyons le Brésil, où les Japonais sont bien accueillis, faire preuve de plus de prévoyance. Dans son livre Le Crépuscule des nations blanches (p. 171) (Payot), M. Maurice Muret cite le Jornal do Brazil commentant l’arrivée à Rio d’une commission d’études japonaises :

Nous ne saurions ouvrir entièrement nos portes aux Japonais, écrit ce journal. Il ne nous convient pas non plus de les fermer. Mieux vaudrait tracer des limites au concours de ces étrangers, de manière à n’avoir rien à craindre d’eux au cas où ils ne s’assimileraient pas. Cette question devra être résolue par une législation prévoyante destinée à épargner aux générations futures un trouble problème de race.

On voit le doute prudent émis sur l’assimilation des Asiatiques, malgré la garantie qu’offre à un pays un long passé de civilisation contre la déformation de l’esprit national par l’apport d’éléments étrangers. Il faut dire que les Japonais se sont rendus acquéreurs d’un territoire considérable au Brésil, et qu’ils sont toujours prêts à l’augmenter avec l’intention déjà en partie réalisée dans le Sud, d’y faire de grandes plantations de coton. Au Pérou également l’acquisition de vastes étendues pour la culture du coton est envisagée par des hommes d’affaires japonais.