Page:Duboscq - Le Pacifique et la rencontre des races, 1929.pdf/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quand on sait avec quelle rigueur les États-Unis entravent l’immigration jaune sur leur territoire et cherchent à brider les noirs qui l’habitent, on juge quelle inquiétude leur donne le voisinage du Mexique. La population de ce pays est évaluée à 15 millions et demi d’habitants sur lesquels on ne compte que 2 millions de blancs, Indiens et métis formant le reste. Mais le pire est que le Mexique s’est ouvert aux émigrés par une loi du 31 octobre 1925, et que les métis, par haine des blancs, et les Indiens, par haine des blancs et des métis, ont tendance à favoriser l’immigration des Japonais.

Or, surtout depuis leur exclusion des États-Unis, les Japonais déverseraient volontiers sur le Mexique une partie de leur population toujours croissante. Et tandis que les agriculteurs japonais viennent y travailler, ce pays vend au Japon industriel quantité de matières premières qu’il n’a pas chez lui. Un traité du 8 octobre 1924 règle leurs rapports commerciaux.

Peut-être y a-t-il de la part du Mexique quelqu’imprudence à s’ouvrir sans restriction à l’émigration japonaise. Le flot asiatique quand il devient impétueux n’est pas aisément arrêté. Nous l’avons constaté aux îles Hawaï, et c’est précisément à un risque analogue que