Page:Duboscq - Le Pacifique et la rencontre des races, 1929.pdf/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

niques, que d’imaginer autre chose[1]. Quoi qu’il en soit un groupement de puissances blanches paraît en train de se constituer dans le Pacifique, en fonction d’une opinion qui n’accorde plus la primauté aux intérêts politiques mais à ceux de la race.

À vrai dire, il ne semble pas que l’opinion américaine tout entière ait conscience du rôle primordial que les États-Unis sont appelés à jouer dans un pareil groupement. Ce n’est guère que dans les États de l’Ouest où la race jaune s’oppose d’une manière pour ainsi dire tangible à la race blanche, qu’un sentiment de solidarité et un besoin de défense sont nés précisément de ce fait patent, quotidien et renouvelé qu’est la rencontre d’un Japonais dans une rue de San-Francisco ou de Los-Angeles. Pourtant, ce rôle, les États-Unis ont déjà commencé à le jouer, et la Conférence de Washington où ils se vantent d’avoir brisé l’alliance anglo-japonaise, fut aux cousins d’Europe un rappel sévère dont l’habileté du reste est contestable, mais qui n’en marque pas moins une volonté de direction morale dans la zone du Pacifique[2].

  1. Voir, dans le Temps des 18 et 26 février, 5 mars 1927, les articles de M. Jacques Bardoux sur « L’Évolution de l’empire britannique ».
  2. Le sénateur Lodge disait au Sénat américain, le 8 mars 1922 : « Le point capital et le plus important du traité est la fin de l’alliance anglo-japonaise. C’était l’objet principal du traité ».