Page:Duboscq - Le Pacifique et la rencontre des races, 1929.pdf/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

progrès grandissent, d’autre part ils se ferment chaque jour davantage aux étrangers.

Ainsi, dès que l’on quitte les pays de langue anglaise du Pacifique, l’exclusivisme ne se pratique plus. Ce que nous avons appelé le principe des races, qui tend à constituer un lien de solidarité ethnique entre riverains du Grand Océan, n’a en effet, son application qu’entre les États-Unis et les Dominions britanniques.

La sympathie n’est pour rien dans leur rapprochement.


Les Australiens et les Néo-Zélandais, écrit M. André Siegfried, n’éprouvent traditionnellement pour les Américains aucune instinctive amitié : jalousie de parents pauvres, étroite tradition britannique dans les mœurs, loyalisme sans réserve à l’Angleterre. Cependant, à mesure que le péril jaune s’est précisé davantage pour cette petite colonie de six millions de blancs, perdue au bout du monde dans un isolement à la vérité effrayant, il est certain que la puissance américaine a tendu à leur apparaître sous un autre jour. À un moindre degré une évolution psychologique analogue s’est produite en Colombie britannique, peut-être dans le Canada tout entier… L’Australie, le Canada, les Dominions du Pacifique en général comptent sur la puissance britannique pour les défendre éventuellement contre un agresseur asiatique ; mais ils estiment que leur sécurité dépend encore d’une autre condition : la collaboration, dans ces régions, de la race blanche tout entière, pour la défense de la civilisation occidentale.