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l’équilibre créé par leur alliance avec les Nippons. Le point de vue ethnique l’emporta sur le point de vue politique lorsqu’il s’agit « de protéger cette chose essentielle qu’est une manière de vivre, un niveau matériel d’existence, une civilisation »[1]. La conception de « l’Australie blanche » (white Australia) ne s’explique pas autrement. « Ce n’est pas une théorie politique, c’est un évangile ».

Les Américains s’inquiètent du manque de cohésion de leur population, malgré les progrès constatés dans ce sens par les étrangers qui parcourent les États-Unis. Il est en effet très difficile à présent de deviner l’origine des parents d’après l’aspect des enfants. Latins et même Slaves après deux ou trois générations ont presque la même apparence que les descendants des puritains, les mêmes traits dérivés du type anglo-saxon originel, déformé. Et pourtant les Américains ne sont pas sûrs d’eux-mêmes ; ils ne se tiennent pas pour un peuple complètement formé.

Notre principale imperfection comme peuple, écrivait en 1926, dans un article de revue, le docteur Collin, notre défaut national le plus manifeste est

  1. Il faut tenir compte aussi du point de vue financier. La City l’emporta sur le Foreign Office, quand la livre se trouva menacée de la mauvaise humeur des Américains au cas où l’alliance anglo-japonaise serait maintenue.