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Aussi bien « la mer humaine » dont il était question tout à l’heure et qui menace de submerger les terres vides comme la Californie, submerge déjà les archipels du Pacifique. Si les lois d’immigration en préservent encore les continents américain et australien, elles n’en défendent pas les populations indigènes des îles du Grand Océan. Aux Hawaï même où les États-Unis entendent s’assurer une grande base navale depuis qu’ils se sont interdit de fortifier les Philippines, l’immigration asiatique, japonaise principalement, a fait des progrès tels au cours des vingt dernières années, qu’elle y constitue la majorité de la population ; on y compte 267,000 japonais[1].

La contre-partie des tendances et des faits que nous venons de rappeler a été l’ébauche d’une politique anglo-saxonne du Pacifique qui, lors de la Conférence de Washington, a grandement surpris certains gouvernements d’Europe. La défense de la race blanche est apparue aux délégués américains et britanniques plus importante que tout le reste, plus importante même, aux yeux des seconds, que

  1. Lors d’un voyage aux Hawaï dans l’été de 1927, le secrétaire adjoint de la marine américaine, M. Edward Warner disait de cet archipel : « C’est notre avant-poste de l’Ouest, c’est notre première ligne de défense. Il faut que rien ne détourne notre marine de s’y fixer solidement ».