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ner sans cesse des dissidents et de tenir à distance des envahisseurs. De fait, le Japon a plus profité dans l’ensemble du boycottage des produits anglais en Chine, au cours de ces dernières années, qu’il n’a souffert du boycottage de ses propres produits ; ses statistiques d’exportation le prouvent[1].

Pour le Japon, un moyen pacifique de résoudre le problème de sa surpopulation est d’augmenter sa richesse en développant son industrie.

Il pourra de la sorte acheter au dehors de quoi nourrir sa population. Mais pour développer son industrie, il lui faut des matières premières et des débouchés. Ses idées de domination politique en Mandchourie se sont dès lors muées en visées économiques. La Mandchourie est devenue dans son programme une base industrielle pour la conquête du marché chinois.

Notons aussi que ce n’est plus contre la Chine que s’exerce la verve agressive du comte Okuma. On lit à présent sous sa plume : « La tyrannie des Anglo-Saxons à la Conférence de la Paix (1919) a rempli de colère les dieux et les hommes ». Il a créé une Associa-

  1. L’excédent des exportations du Japon en Chine sur les importations de la Chine au Japon s’élève, pour les neuf premiers mois de 1928, à 122.130.000 yen, soit 10 millions de plus qu’en 1927.