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sa race qui travaillent des quatorze, seize et même dix-huit heures par jour. La concurrence économique aboutit en somme à une substitution ethnique.

Aussi, dès 1904 la Californie s’est-elle inquiétée. D’année en année son agitation augmenta et provoqua de 1906 à 1924 des mesures de protection successives qui finirent, comme on sait, par l’interdiction de l’immigration asiatique, Japon compris, par exclusion totale des races non admises à la naturalisation.

Certes, il y a pour les Japonais une cuisante blessure d’amour-propre à se voir englobés dans une commune interdiction avec les autres peuples de l’Asie, mais quiconque se penche sur ces questions d’Extrême-Orient reconnaît aisément que par-dessus l’orgueil des uns, l’égoïsme ou la peur des autres, le problème des races est irrévocablement posé et qu’il s’agit là avant tout autre-chose d’un déséquilibre ethnique.

L’appel des races jaunes est fatal vers les terres riches et vides comme la Californie. Se ferment-elles on a encore l’impression qu’elles demeurent au-dessous du niveau de la mer humaine qui menaçait de les submerger. Ainsi s’ouvre une question du Pacifique, chapitre du péril jaune, dans laquelle le front américain est immédiatement menacé[1].

  1. André Siegfried, op. cit., p. 333.