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diquement à jouer en Extrême-Orient et en Chine d’abord, un rôle digne de ses capacités, secondées puissamment ici par des affinités de race.

Fier d’avoir su unir et développer chez lui la vieille civilisation chinoise dont il avait hérité et la civilisation moderne de l’Occident, le Japon entendait prendre un jour relativement prochain la direction de la renaissance asiatique. La déception causée à Tokio par la présence des Américains, ces intrus, dans les eaux de l’Asie, exaspérait ce sentiment impérialiste naissant.

C’est alors que commença l’invasion du continent américain. Elle sembla se faire systématiquement, obéir à un mot d’ordre. En 1890, il n’y avait que 2,000 Japonais aux États-Unis ; en 1900, ils étaient 24.000. Ils sont aujourd’hui 140.000.

Le Japonais aux États-Unis reste intangible. Alors que le Chinois s’assimile beaucoup plus qu’on ne le dit, lui, n’adopte pas les mœurs ambiantes, n’adapte pas ses salaires au niveau général ; mais il élimine l’ouvrier agricole de race blanche (les Japonais sont aux deux tiers des cultivateurs) par des demandes de bas salaires qu’il élève pourtant peu à peu, réduit par la grève son employeur à l’impuissance et finalement loue ou achète sa ferme. Alors apparaissent parents et amis de