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relativement faible de nègres aux États-Unis (environ 11 millions sur près de 120 millions d’habitants), et ensuite parce que leur organisation est toute récente, mais ce n’en est pas moins une cause de graves préoccupations.

Cependant, un autre problème racial se pose en Amérique, problème d’une envergure morale singulièrement plus grande que celui que nous venons d’esquisser. La question noire en effet ne sort pas du domaine américain ; il n’en est pas de même de la question jaune simplement californienne à son origine, mais internationale dans ses répercussions.

Lorsqu’en 1898 les États-Unis occupèrent les Philippines, ils marquèrent le point de départ d’une politique du Pacifique qui ouvrait elle-même une ère nouvelle dans l’Histoire du monde.

Leur installation dans le voisinage de l’Asie créait chez certaines puissances habituées jusque-là à les considérer comme essentiellement orientés vers l’Atlantique, un sentiment très vif d’inquiétude et d’animosité. Ces puissances étaient d’une part les puissances européennes qui commerçaient avec la Chine, et dont les appétits n’étaient pas rassasiés ; et d’autre part le Japon qui se préparait métho-