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1921 à Washington, East-Saint-Louis, Chicago, Omaha.

Il faut aussi remarquer que, dès 1915, se produisit aux États-Unis, un événement économique qui provoqua déjà un mouvement de migration chez les noirs. Cette année-là commencèrent à arriver aux usines de la Nouvelle Angleterre, de la Pennsylvanie et du Middle-West des commandes anglaises et françaises. La main-d’œuvre ne pouvait venir d’Europe et l’on accepta celle des provinces agricoles des États du Sud peuplés de noirs. Bref de 45.000 avant la guerre, le nombre des nègres à Chicago est passé aujourd’hui à 110.000, à New-York de 91.000 à 200.000. Ils comptent dans cette dernière ville, depuis 1927, deux fonctionnaires municipaux.

Pour enrayer l’émigration, les planteurs blancs du Sud augmentèrent les salaires de leurs ouvriers nègres. Mais ceux qui étaient partis ne revinrent pas ; employés dans le Nord, ils y restèrent et cependant ils y sont jalousés par l’ouvrier blanc de New-York, Chicago, Cleveland, Détroit, qui craint qu’ils ne fassent baisser les salaires.

On peut donc dire que la question noire, qui jusqu’à la guerre ne passionnait que le Sud, est devenue un problème national. Il ne peut guère, il est vrai, en résulter de catastrophe à proprement parler, vu d’abord le nombre