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que l’autorité politique restèrent aux Anglo-Saxons.

Jusqu’à la guerre de Sécession (1860), l’afflux des immigrés n’amena point de difficultés, tant il y avait d’espace dans l’Union qui s’étendait vers l’Ouest sans que les Anglo-Saxons perdissent leur hégémonie. Les noirs eux-mêmes, à cause de l’esclavage dans lequel ils étaient tenus, ne troublaient pas la paix entre les races.

Mais quand, la guerre de Sécession ayant accentué et précisé le sentiment patriotique, la race dominante chercha à faire l’unité de la nation à son profit, elle se trouva sinon débordée, du moins tenue en échec par l’immigration soudainement accrue des masses d’origine méditerranéenne. Alors entre celles-ci et le groupe des « nordiques », un conflit aigu éclata qui dure encore et affecte dans le Pacifique des formes imprévues à son début.

La guerre de 1914 qu’on aurait cru devoir amener une réconciliation nationale a, au contraire, au bout de peu de temps, révélé toute l’étendue du problème ethnique. D’abord de 1914 à 1917 se déroula une lutte âpre entre les éléments d’origine purement germanique et les Anglo-Saxons. Puis les noirs qui avaient été enrôlés en 1917-18 comme les blancs et qui en avaient conçu un grand orgueil, ayant voulu, à leur retour, conserver dans les rues