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C’est ainsi qu’apparaît un autre principe que nous avons appelé en commençant : le principe des races. Nous l’aurons vu naître de la crise des civilisations qui fleurissent au bord du Pacifique, plus exactement de l’évolution de ces civilisations. Comme le principe des nationalités qu’il n’exclut d’ailleurs pas, il se traduit dans la pratique par une politique appropriée ; mais alors que celui-ci aboutit à une sorte de concentration, de repliement de la nation sur elle-même et à des revendications farouchement particularistes, celui-là tend à une expansion limitée seulement par l’intérêt commun des peuples associés. Autrement dit, le principe des nationalités correspond à l’égoïsme national dont les hommes d’État ne sauraient s’affranchir sans trahir leur mandat et qu’ils doivent par conséquent défendre en toutes occasions ; tandis que le principe des races correspondrait à la conscience de plus en plus éveillée des masses à l’endroit de leurs intérêts communs, abstraction faite des frontières d’États.

On voit alors les Asiatiques tenir des conférences et songer à se grouper, des puissances blanches agir sinon d’une même manière, du moins dans un même esprit à leur égard : l’une interdit aux jaunes l’entrée de son territoire, telle autre renonce à lier ses destins aux leurs ou se refuse à entamer avec eux des