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veulent plus des conditions misérables dans lesquelles elles vivent et qui les exposent à des fléaux que l’Europe ne connaît plus. Avides soudain de jouir du bien-être matériel qu’elles voient chez nous et dont nous sommes du reste les propagateurs et les courtiers, elles inclinent également à adopter nos doctrines, du moins dans la mesure où cela sert leur cause, à les utiliser à leur avantage, fût-ce contre nous. Mais alors qu’il faudrait un siècle peut-être pour l’évolution normale et sans à-coups de ces masses, c’est sans délai que leurs exigences demandent à être satisfaites. On comprend que dans ces conditions, les troubles politiques, l’anarchie deviennent inévitables.

Le problème se pose donc pour les puissances intéressées à combattre un tel état de choses, de savoir avant tout quels moyens employer. Et à ce problème déjà si grave s’ajoute une menace non moins inquiétante : celle de voir surgir, sous l’aiguillon de ce besoin de plus en plus généralisé d’amélioration matérielle et d’émancipation totale, — besoin particulariste qui trouve son expression politique dans l’application du principe des nationalités, — non seulement des oppositions, des heurts entre Asiatiques, Européens et Américains, mais une véritable hostilité entre les races.