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flits provenaient de l’inégale distribution de la richesse entre les États qui recevaient les émigrés. Pareille inégalité — autre cause de la crise que nous étudions — entraînant des différences de prix et de salaires d’un État à l’autre. Dans chaque État les ouvriers réclamaient la protection du travail national et cherchaient à faire restreindre l’immigration par des lois. Faut-il tant s’étonner qu’en présence de ce qui se passait dans l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, les États-Unis, les derniers éprouvés, en soient arrivés aux mesures antijaponaises de 1924 ?

Quoi qu’il en soit, du fait de l’immigration facilitée par la multiplicité des moyens de communication, du fait également de l’usage de plus en plus répandu des machines, de la disparition des anciens métiers et de la création d’industries nouvelles, des civilisations séparées par les océans s’étaient brusquement rapprochées, ce qui avait précipité leurs progrès, mais fait d’elles en même temps des concurrentes sur le terrain de l’économie et du bien-être.

Une fois née, une fois éprouvée et récompensée par ses applications matérielles, notre science, écrit M. Paul Valéry, devenue moyen de puissance, moyen de domination concrète, excitant de la richesse, appareil d’exploitation du capital planétaire, — cesse d’être une « fin en soi » et une activité artistique.