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de la répartition inégale des hommes entre les pays intéressés : trop de monde au Japon, insuffisamment en Amérique et en Australie, du moins pour l’exploitation de tout le territoire. Un mouvement d’émigration commence alors à se dessiner du Japon vers les États-Unis qui, dès 1898, manifestent une certaine méfiance. Après la victoire du Japon sur la Russie, cette méfiance s’accentue et des mesures rigoureuses sont prises par les États de l’Ouest pour atténuer le mouvement en le décourageant. Ces mesures se succèdent de plus en plus restrictives, puis vexatoires, pour aboutir en peu d’années à l’Immigration Act de 1924 qui refuse pratiquement aux Japonais le droit à la résidence aux États-Unis, en le refusant à tout étranger incapable d’avoir accès à la naturalisation, comme par exemple les Asiatiques.

Toutefois l’émigration japonaise ne créait pas seule la crise de la civilisation matérielle dans le bassin du Pacifique. Des Chinois, des Indiens, qui étaient passés autrefois dans les deux Amériques, y suscitaient de plus en plus de conflits agricoles et ouvriers, les premiers plus nombreux et plus graves que les seconds, la population rurale dépassant de beaucoup la population urbaine. (Les noirs importés jadis comme esclaves constituent un problème à part dont nous parlerons plus loin.) Ces con-