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tend à commander la politique future du Pacifique, il faut essayer de déterminer les caractères de la crise qui s’est ouverte entre les civilisations en présence.

La puissance de diffusion de la civilisation européenne demeura longtemps sans conteste prépondérante ; cette civilisation qui accompagnait l’hégémonie de l’Europe se répandait de peuple à peuple sans rencontrer de concurrence. Mais, tout à coup, une civilisation américaine, pauvre en spiritualité, mais riche en productions mécaniques, montra une faculté de diffusion peut-être supérieure et en tout cas au moins égale à la première. Civilisation des masses, alors que l’autre était surtout celle des élites, elle attirait les masses de tous les pays. D’autre part, la civilisation néo-asiatique du Japon, faite d’un compromis de traditions ancestrales et des civilisations d’Europe et d’Amérique, montra elle aussi, principalement en Asie, une grande force d’expansion.

Des influences diverses et réciproques s’en suivaient ; mais rien n’est moins aisé que la pénétration harmonieuse des civilisations.

Au début du xxe siècle, une crise s’ouvrit dans le Pacifique qui portait sur la civilisation matérielle et sur la civilisation morale.

Nous commencerons par la civilisation matérielle.

La crise qu’elle traversait, résultait d’abord