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perposent et, comme on le voit, se tiennent, constituent un ensemble sans précédent. Et, ce qui rend véritablement angoissante la vision de tant de difficultés accumulées, c’est la fatale menace qui pèse sur elles, au cas où elles ne seraient pas résolues.


Nombreux sont ceux qui découvrent, non sans raison, une ironie tragique dans le nom que Magellan donna à l’Océan qu’il traversa sans essuyer de tempête, du sud du Nouveau Monde aux îles Mariannes et Philippines. Toutefois, il ne faut pas considérer « l’ère du Pacifique » — pour employer l’expression de Roosevelt — qui s’ouvre à notre époque après celles de la Méditerranée et de l’Atlantique, exclusivement sous l’angle d’un conflit possible. Il faut en étudier avec sérénité les aspects divers, autrement dit les questions qu’elle porte en elle mais dont, il est vrai, la solution semble être la condition de la paix du monde.

Or, si l’Asie est au premier rang de l’intérêt qu’offrira l’ère du Pacifique, l’Amérique la suit de près. Leur rencontre par-dessus les flots de l’Océan ne s’est pas faite sans heurts et il en est résulté un grand trouble de part et d’autre. Certains problèmes ethniques leur sont communs ; d’autres, propres aux États-Unis ne sont cependant pas sans rapport avec le réveil asiatique. L’esprit voudrait percer