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selon nous, la pensée des jaunes peut influencer celle des blancs.

En somme, si l’on a pu trouver une pointe de pessimisme au cours des pages qu’on vient de lire, ce n’est pas de la rencontre même des jaunes et des blancs, autrement dit de leur contact intellectuel qu’elle découle. Le trouble moral et matériel que cette rencontre peut créer et qu’elle crée en fait chez les jaunes n’est que le résultat d’une évolution précipitée ou, si l’on veut, l’aspect d’une crise de civilisation ; mais l’aboutissement n’en est pas douteux, c’est l’accession de peuples attardés à ce qu’il est convenu d’appeler le progrès.

Ce qui nous inquiète bien davantage, ce sont les problèmes politiques qui se greffent sur le déséquilibre des deux races ; problèmes qui proviennent d’une concurrence d’autant plus âpre entre certaines puissances que leurs appétits sont aiguisés par le désordre qui règne en d’immenses et riches contrées de race jaune ; problèmes qui nous semblent se poser avec de plus en plus de précision et dont la solution pacifique ne nous paraît pas évidente, en dépit des garanties que peut offrir au monde l’institution officielle de la Paix.

La question est de savoir si les appétits, les ambitions laisseront aux idées le temps de se transmettre et de se fondre dans le calme, ou