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communautaire comme est la société asiatique, se trouve atteinte ; elle perd au moins sa place à la base de l’édifice social et, partant, risque d’en compromettre la solidité. L’esprit individualiste qui remplace à présent chez certains jaunes l’esprit de communauté, est un exemple dangereux pour la masse, qui peut y perdre ses qualités et ses vertus, sans être encore en état de leur substituer celles des blancs, et se voir par là troublée et désemparée pour longtemps. L’ordre établi est ainsi menacé à son tour et un chaos social sans précédent risque de régner là où des traditions plusieurs fois millénaires semblaient avoir à jamais cristallisé les institutions et les mœurs.


Enfin la pénétration des idées de l’Occident en Asie a pour effet de pousser les jaunes à se débarrasser du contrôle des blancs, mais non pas, certes, de leur savoir et de leur technique. Les dirigeants asiatiques adoptent au contraire de plus en plus une politique de modernisation aussi rapide que possible dans le sens de la civilisation matérielle des blancs ; des centres d’instruction disséminés parmi les populations jaunes sont comme des laboratoires où s’élabore, en même temps que de nouvelles manières de vivre, un esprit nouveau.

D’autre part, on sait dans quelle mesure,