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Il est loin d’en être de même dans la grande affaire de l’Asie qui commence. Ce n’est pas un simple problème économique qui a surgi, mais encore une fois toute une série de problèmes dont l’enchevêtrement et la complexité dépassent ce qu’il a été donné aux hommes de voir jusqu’ici. À la rigueur l’on peut admettre que tant que l’Asie n’évoluait pas et demeurait passive, elle ne posait, elle aussi, aux puissances avides, qu’un problème économique, d’ailleurs facile à résoudre par une entente entre elles, où chacune trouvait son compte. Mais, depuis que les Japonais, hier, les Chinois, aujourd’hui, adoptent notre civilisation matérielle, « s’européanisent » ou « s’américanisent » dans la mesure où ils y trouvent intérêt, le problème économique est commandé par le problème politique, chaque puissance devant chercher avant tout à nouer avec ces peuples des relations diplomatiques qui lui ménagent des possibilités d’affaires.

Ces efforts et leur réussite sont liés aux efforts moraux ou d’enseignement que fait chaque puissance pour inculquer aux Asiatiques, en même temps qu’un certain savoir, les principes sur lesquels elle vit, certaines idées qui lui sont propres, en un mot pour leur donner autant que possible une tournure d’esprit qui les attache à elle.

De sorte que toutes ces questions, qui se su-