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comparable à l’excitation morbide des manifestants d’aujourd’hui ; aussi Tseu-Hi en était-elle vite venue à bout. Après la victoire des Japonais sur les Russes, c’est toute la jeunesse des écoles qui se laisse enrégimenter dans les rangs des novateurs qui, comme Sun Yat Sen, ont voyagé ou voyageront demain en Europe et en Amérique, et se déclare bruyamment pour les réformes.

Certes, on peut dire qu’à tous égards, c’est bien la « Jeune Chine » qui se lève ! Chez nous, sont étudiants les jeunes gens inscrits dans les Facultés ; en Chine, ce sont tous les écoliers qui se dénombrent à présent par quatre millions et demi dans les écoles gouvernementales et un million dans les écoles privées indigènes et étrangères.

Tels sont les manifestants. La presse, les centaines de journaux qui existent en Chine, les secondent, véhiculent dans l’Empire leurs idées ou, plus exactement, les idées de ceux qui les mènent et déterminent surtout dans les ports ouverts où se trouvent les étrangers, un courant de nationalisme aigu et délirant ; agressif,