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gouvernement de Moscou dépensa d’ailleurs des sommes considérables pour avoir la presse chinoise à son service ; d’innombrables brochures de propagande inondèrent le pays. Les Universités furent atteintes. Celle de Pékin se défendit d’abord de toute accusation de bolchévisme, cependant son recteur, M. Tsaï Yuen-Pei, recevant Karakhan, prononçait ces paroles significatives : « La révolution chinoise de 1911 ne fut que politique. Elle tend à devenir sociale. La Russie donne le bon exemple à la Chine qui croit sage de s’instruire de ses leçons. Recevez ici, maître, le chaleureux et cordial accueil de vos élèves. »

Malgré tout, la pure doctrine communiste a peu de prise sur les masses chinoises dont elle heurte les coutumes, le culte de la famille, l’amour de l’argent et de la prospérité, qu’intéressent avant tout leur riz, leur soja, leur sorgo ou leur échoppe et que l’idée n’alimente pas. Les conditions économiques et sociales spéciales à la population chinoise diffèrent de celles du peuple russe d’avant la révolution. La Chine est avant tout un pays de paysans dont beau-