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caines que l’Asie dirige contre nous. Comment expliquer cette étrange contradiction ? »

Et M. Ferrero l’explique par la disparition de l’empire russe : « L’Europe était en 1914 une unité si solide que même les antagonismes les plus accusés ne faisaient que la fortifier. La puissance russe et la puissance anglaise semblaient et étaient partiellement rivales en Asie, et cependant elles s’étayaient l’une l’autre… Toute l’Europe, même les puissances rivales de la Russie, profitaient de la terreur que la puissance moscovite inspirait à toute l’Asie. La chute de l’empire russe a été comme une première délivrance de l’Asie. »

Mais ce n’est pas tout : « L’aspiration à l’indépendance, précise l’éminent écrivain, est renforcée aujourd’hui en Asie par un autre sentiment qui complique la situation : la haine et le mépris de la civilisation européenne qui semblent s’accroître au fur et à mesure que les peuples asiatiques apprennent à se servir de certaines machines et de certaines doctrines occidentales… Beaucoup d’Asiatiques pensent que les barbares, c’est nous. »