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ping, mais la xénophobie était si peu leur fait qu’ils mêlaient à leur culte très particulier des cérémonies chrétiennes et comptaient des étrangers dans l’administration de leur « royaume céleste ». (On sait que leur fondateur Houng-Siouts’uan fut quelque temps au service de Mr. J. Roberts de la Baptist Mission de Canton, et découvrit dans la bible chinoise du missionnaire luthérien Gutzlaff, avant de déclarer la guerre politique à la dynastie mandchoue et la guerre sainte à tout paganisme, qu’il était frère cadet, de Jésus-Christ, et prédestiné à établir le royaume de Dieu sur la terre.)

Seulement, quand la dynastie fut à la veille de sa chute, ce furent des étrangers qui, lésés depuis trop longtemps dans leurs trafics par la guerre civile, et voyant leur intérêt dans le maintien de l’unité de l’empire, se dressèrent, en 1862, en ennemis des Taïping aux côtés des Mandchous qu’ils venaient du reste de battre, et les empêchèrent d’occuper Changhai, ce qui marqua le commencement de leur ruine.

Tout porte à croire que si les Taïping avaient réussi à renverser la dynastie, un esprit natio-