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pulaire, elle est devenue noble ; au lieu d’être l’apanage de toutes les classes, elle est, à la suite du culte des Ancêtres, représentée ou mieux dirigée par les classes intellectuelles, les lettrés, dont les vertus n’étaient que personnelles ; de coutumière, la morale est devenue rituelle, c’est-à-dire qu’elle a cessé d’être naturelle... La piété filiale devient une doctrine officielle ; elle transforme la nation en ime vaste famille dont le chef est l’empereur ; elle est devenue le fondement d’im gouvernement qui n’a rien de chimérique, qui est réel et durable puisqu’il existe depuis des siècles. Ce dogme de la piété filiale — pivot de la machine sociale, qui dans l’ordre politique a donné à la Chine son mode de gouvernement — devait forcément, dans l’ordre religieux, créer un cxilte spécial. .. Et de même que dans le gouvernement, le système a continué son fonctionnement quoique son origine soit un peu oubliée, le dogme, dans la religion, a fait place au cérémonial et la pratique de la piété filiale s’est peu à peu restreinte au culte rendu aux Ancêtres. Le culte a pour grand prêtre le Fils du Ciel, l’empereur au pouvoir absolu ; c’est-à-dire qu’il a engendré l’autocratie et qu’il est, tel qu’on le comprend en Chiné, un des principaux obstacles au développement des idées de réforme et de liberté (^). » P) « Et voilà, dans sa simplicité, le système antiquej