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table et incontesté, mais l’on a trop vite fait d’expliquer par Confucius tout ce qu’a été la Chine et tout ce qu’elle n’a pas été.
« Confucius, continue M. Cordier, n’est ni un homme d’État ni un réformateur, mais seulement un moraliste s’appuyant sur la tradition[1]. Il avait
- ↑ « En 484, après treize années de vie errante, âgé de 67 ans, il revint à Lou (marquisat de Lou, province actuelle du Chantoung), mais ne rentra pas au service du marquis. L’empire était caduc, les princes se moquaient des principes du gouvernement antique, les Rites et la musique dégénéraient ; les Odes et les Annales étaient oubliées. Confucius chercha à rajeunir toutes ces vieilles choses, à réformer son temps en le ramenant de dix-huit siècles en arrière. À cette fin, il tria les Rites, il fit une sélection des Annales et un choix des Odes, il commenta le traité des Mutations. C’est pour l’usage de ses élèves, que Confucius compila ces choix de textes, ces anthologies. Or, par suite de la destruction des anciennes archives en l’an 213 av. J.-C, il est arrivé que ces manuels scolaires, en somme moins de deux cents pages in-8o de textes, sont à peu près tout ce qui nous reste de la Chine antique. Ces petits livres ont fait la grande réputation de l’homme… Confucius a affirmé solennellement qu’il n’était pas l’auteur de ce qu’il enseignait ; que c’était l’enseignement des Anciens. En cela, il dit vrai, pour le fond. » (L. Wieger, Histoire des Croyances religieuses et des Opinions philosophiques en Chine, p. 124).