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Dans une Histoire de la Chine et des Chinois, livre devenu rare et plein de détails curieux sur le caractère et la vie de ces derniers, écrit par un Anglais, Peter Parley, en 1840, on lit : « L’état de mariage pour une femme chinoise, n’est pas après tout, une chose digne d’envie : elle est complètement à la merci de son mari. Il peut la battre et, pourvu qu’il ne lui casse aucun membre, personne n’a à se mêler de ces corrections conjugales. Elle doit, de son côté, se conduire avec décence et gravité, ne jamais se plaindre, être douce en paroles et en manières à l’égard de son seigneur et maître, remplir ses devoirs avec exactitude ; en un mot, à moins que son mari ne l’aime sincèrement, elle n’est guère plus qu’une servante ».

Mais, dira-t-on, vous ne parlez que de ce qui se passait dans la vieille Chine ; or cela a changé : les lois et les mœurs ne sont plus à cet égard comme à bien d’autres ce qu’elles étaient autrefois !

Nous répondrons : s’il est vrai que la condition de la femme chinoise ait changé, le changement m’est pas aussi répandu qu’on pourrait le croire. Pour s’en faire une idée exacte, il faut prendre la peine de l’étudier.

Le mouvement d’émancipation des femmes n’est pas niable ; des articles de la presse chinoise reproduits par le P. Wieger dans le Flot montant sufi-