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on le triple, on représente l’idée d’intrigue ; l’idée de ruse se traduit par la juxtaposition du caractère femme et du caractère arme ».

Et plus loin : « Tous les actes symboliques des fiançailles et du mariage rappellent à la femme que la soumission est pour elle la vertu par excellence. Quelle que soit la conduite de l’époux envers elle, il convient de se résigner sans murmure. La plus illustre des lettrées chinoises, Pan-Hoeï-Pan, qui vivait au Ier siècle de l’ère vulgaire, à tracé le Devoir des femmes dans le mémoire classique des Sept articles. Elle nous raconte que l’ancien usage était d’offrir au père, lors de la naissance d’une fille, des briques et des tuiles, des briques parce qu’elles sont foulées aux pieds et des tuiles parce qu’elles sont exposées aux injures de l’air. Lorsque le mari fait choix d’une ou plusieurs femmes supplémentaires, la première épouse est tenue de les accueillir avec bienveillance et de vivre en paix avec elles ».

Tout cela est clair et suffit à vous édifier sur la condition de la femme chinoise. Tout au plus, y ajouterons-nous la mention de la mutilation des pieds des femmes dont on faisait — quel euphémisme ! — des « lis d’or » et que l’on explique généralement par le désir des maris d’empêcher leur femme de courir, en les obligeant à passer la plus grande partie du temps à la maison.