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fallait chercher, mais dans leur intelligence, à condition qu’elle ait pu absorber, digérer et se nourrir vraiment.

En somme, bien que l’élite chinoise soit plus éveillée, plus consciente de ses droits et de ses devoirs, bien qu’elle manifeste actuellement un sentiment patriotique nouveau pour elle, ce sentiment se traduit souvent en temps ordinaire par une simple agitation. Les étudiants interviennent dans les affaires publiques de telle façon que le gouvernement doit souvent compter avec eux. Ils se dépensent en paroles, en phrases creuses, réminiscences de lectures, de connaissances non assimilées, mais qui demeurent généralement à l’état de manifestations sans utilité.

« Ne vous étonnez pas, nous disait quelqu’un qui a vécu trente ans en Chine en contact avec la jeunesse instruite, ne vous étonnez pas que l’élite capable de s’organiser en vue d’une action féconde soit si rare. Savez-vous qu’il ne faut pas compter plus de trois ou quatre mille Chinois vraiment évolués ? Sans doute, il y en a infiniment plus qui sont plus ou moins travaillés par les idées occidentales et qui constituent, si l’on veut, la classe intellectuelle moderne, mais non point l’élite apte à faire