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rééducation. Ils critiquent avec une suffisance sans indulgence ce qu’ils retrouvent en Chine, en particulier la lenteur, le désordre, le manque d’hygiène de la population. Ils sont pour la manière forte, ils bousculeraient volontiers tout. Leurs critiques ne sont pas toujours sans fondement : l’urbanisme, par exemple, a fortement besoin de progresser dans les villes et les campagnes. Mais critiquer est une chose, améliorer en est une autre. Il y faut la manière. fortiter in re, suaviter in modo. Et puis combien de ces jeunes gens, au bout de quelques mois ou de quelques années, sont « rechinoisés » par la vie du foyer, la reprise des anciennes habitudes ! Seuls ceux qui appartiennent à des familles riches peuvent s’offrir le luxe de conserver l’empreinte étrangère, et encore faut-il qu’ils s’y appliquent. Les autres ne peuvent qu’intriguer pour obtenir dans un ministère ou chez un « entrepreneur » qui place des « techniciens » de toutes sortes, un emploi qui leur donne le moyen de vivre.

Il est rare que les uns et les autres continuent à travailler pour compléter leur bagage de connaissances qu’ils jugent pour la plupart suffisant. Leur appréciation à ce point de vue est fondée sur ce que leur mémoire qui est grande parce qu’exercée dès l’enfance et depuis des générations à retenir des caractères d’écriture, a pu absorber au cours de leur